Les TOC
Trouble Obsessionnel CompulsifLes TOC – Trouble Obsessionnel Compulsif
Les TOC sont des comportements répétitifs et irraisonnés, mais irrépressibles, qui répondent à des pensées obsédantes et qui obligent ceux qui en souffrent à faire sans cesse des rituels précis (notion d’hyper-contrôle).
La plupart des obsessions et compulsions observées chez les enfants atteints de TOC ont les mêmes thématiques que chez les adultes : ils peuvent par exemple insister pour que leur linge soit lavé de nombreuses fois, vérifier de façon répétée leur travail ou leur cartable, ou encore se mettre en colère face au désordre causé par d’autres membres de la famille. Pour prévenir ou réduire leur anxiété, les personnes concernées effectuent des gestes ou actes mentaux répétés – des compulsions – comme des rituels de rangement, de lavage ou de vérification.
Alors que les adultes reconnaissent le caractère maladif, intrusif et anormal de ces rituels, ce n’est pas le cas des enfants les plus jeunes qui n’arrivent pas à parler de leur TOC. De fait, le TOC s’exprime souvent chez le jeune enfant par une agitation, une agressivité, un repli sur soi ou des difficultés scolaires.
La prévalence des TOC est élevée : 2-3% de la population est concernée. Les symptômes apparaissent le plus souvent dans l’enfance ou au début de l’âge adulte : environ 25% des cas débutent avant 14 ans, 65% avant 25 ans et 15% après 35 ans.
Les femmes sont autant touchées que les hommes, mais les troubles précoces semblent plus fréquents chez le garçon. En outre, les formes précoces semblent associées à une plus grande sévérité, une plus grande résistance aux traitements et à un éventail de symptômes plus large.
Des études épidémiologiques plaident en faveur d’une continuité du trouble, de l’enfance à l’âge adulte : chez 30% à 50% des patients adultes qui ont un TOC, le trouble aurait débuté pendant l’enfance.
L’héritabilité est globalement estimée à 27–49%, et ce chiffre monte à 65% chez les personnes dont les symptômes surviennent lors de l’enfance ou l’adolescence.
Environ la moitié des personnes atteintes d’un TOC souffre d’une autre maladie psychiatrique, principalement parmi les troubles de l’humeur, les troubles anxieux et les troubles de conduite alimentaire. Elles peuvent aussi présenter des tics.
Le diagnostic du TOC
Le diagnostic de TOC est clinique. Dans le DSM-V1, le TOC ne fait plus partie des troubles anxieux, l’anxiété étant considérée comme un phénomène secondaire1.
Le TOC est caractérisé par la présence d’obsessions et/ou de compulsions.
Les obsessions sont définies par les deux critères suivants :
- Pensées, pulsions ou images récurrentes et persistantes qui sont ressenties comme intrusives et inopportunes et qui entraînent une anxiété ou une détresse importante
- Le sujet fait des efforts pour ignorer ou réprimer ces pensées, impulsions ou représentations ou pour neutraliser celles-ci par d’autres pensées ou actions
Les compulsions sont définies par les deux critères suivants :
- Comportements répétitifs (p. ex., lavage des mains, ordonner, vérifier) ou actes mentaux (p. ex., prier, compter, répéter des mots silencieusement) que le sujet se sent poussé à accomplir en réponse à une obsession ou selon certaines règles qui doivent être appliquées de manière inflexible
- Les comportements ou les actes mentaux sont destinés à neutraliser ou à diminuer le sentiment de détresse ou à empêcher un événement ou une situation redoutés; cependant, ces comportements ou ces actes mentaux sont soit sans relation réaliste avec ce qu’ils proposent de neutraliser ou de prévenir, soit manifestement excessifs
Les obsessions ou compulsions sont à l’origine d’une perte de temps considérable (p. ex. prenant plus d’une heure par jour) ou d’une détresse cliniquement significative, ou d’une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
Les symptômes obsessionnels et compulsifs ne sont pas dus aux effets physiologiques d’une substance ou d’une affection médicale générale.
Les symptômes ne peuvent pas être mieux expliqués par les symptômes d’une autre pathologie psychiatrique.
Lorsque les peurs associées aux TOC conduisent à l’évitement ou à des rituels, (i. e. des compulsions), le soulagement ainsi apporté contribue à renforcer et à maintenir la maladie. L’enfant/adolescent à comportement tyrannique atteint d’un TOC demande la participation de la famille et entraîne ses parents dans ses rituels. Cela peut conduire à une aggravation de l’anxiété (l’enfant se dit : « si mon parent fait cela pour moi, il doit avoir une bonne raison ») et à une augmentation des rituels.
La prise en charge des TOC
Les deux traitements de première intention sont la Thérapie Comportementale et Cognitive (TCC) et/ou l’utilisation d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine.
Deux techniques s’avèrent efficaces pour traiter les troubles obsessionnels-compulsifs : s’exposer aux situations qui amènent l’anxiété reliée aux obsessions et ne pas répondre à ces obsessions par la compulsion. Par exemple, pour une personne ayant peur de se contaminer en touchant des objets, il s’agira de s’habituer graduellement à toucher des objets sans se laver les mains. L’exposition permet une habituation qui amène une diminution de l’anxiété. L’approche cognitive stricte, c’est-à-dire la modification des croyances inadaptées, s’avère infructueuse.
Références :
1 – AMERICAN PSYCHIATRIC ASSOCIATION. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Fifth Edition (DSM-V). Arlington, VA: American Psychiatric Association, 2013.
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