2 ème Rencontre du
"Réseau National de Professionnels REACT"
Suite aux retours très positifs au sujet de la 1ère Rencontre du « Réseau National de Professionnels R.E.A.C.T » qui s’est tenue en 2021, nous avons organisé cette année, le 18 juin 2022, la 2ème « Rencontre de notre Réseau National de Professionnels ».
Comme vous le savez peut-être, l’objectif de la création de ce réseau est double :
🔹️ D’une part, répondre à la demande de certains professionnels qui nous ont fait part de leur souhait de se mettre en relation avec d’autres professionnels intéressés par notre problématique et ce, afin d’avancer ensemble de façon plus efficace ;
🔹️ D’autre part, soutenir nos familles adhérentes dans leur recherche de solutions et pouvoir les orienter vers des professionnels formés ;
Nous tenons à remercier chaleureusement les 5 intervenant(e)s pour leur soutien lors de l’organisation de cette édition 2022.
Intervention du Pr Mario Speranza :
“La place des parents dans la psychiatrie de
l’enfant et l’adolescent”
Le Pr Mario Speranza est psychiatre au CHU de Versailles.
Il nous décrit l’évolution que l’on peut observer en pédopsychiatrie.
A l’origine, les parents étaient considérés comme responsables des troubles de l’enfant (exemple des “mères réfrigérateurs”, responsables de l’autisme de leur enfant). L’institution se substituait aux parents après leur éviction, et les soins consistaient en une réparation.
Dans un deuxième temps, la famille a été prise en charge mais toujours dans l’idée d’un lien pathologique entre les parents et l’enfant.
On prend désormais peu à peu conscience du fait qu’il faut changer de paradigme :
- les parents ont une expertise du trouble, du fait de leur expérience pathique (pathique : ce qu’on éprouve),
- le problème est le système relationnel créé par les symptômes (circularité) : le patient ne peut changer de comportement que si les autres membres changent aussi de comportement,
- il faut repenser la place de la famille dans les soins car on ne peut pas faire sans elle, il faut donc faire un travail collaboratif entre l’institution et les parents, et alléger leur culpabilité
Retrouvez ci-dessous le replay de l’intervention du Pr Mario Speranza :
« La place des parents dans la psychiatrie de l’enfant et l’adolescent »
Intervention du Dr Gabriel Wahl :
“TDA/H, TOP et parcours scolaires”
Une majorité d’enfants à comportement tyrannique ont un TDA/H (Trouble du Déficit de l’Attention/Hyperactivité) et un TOP (Trouble Oppositionnel avec Provocation).
Le principal obstacle au diagnostic est la prédominance de la psychanalyse en France, pour laquelle les parents sont forcément coupables : les choses évoluent mais très lentement.
De même, certains professionnels sont hostiles à l’idée de prescrire un traitement médicamenteux contre le TDAH. Le Dr Wahl avoue avoir lui même fait partie des sceptiques, mais avoir dû changer sa vision du méthylphénidate en constatant les changements sur les familles que son chef de service envoyait en Belgique chercher le traitement (avant 1996, le méthylphénidate n’était pas disponible en France).
Il peut effectivement y avoir des effets secondaires, et en premier lieu un problème de croissance mais les enfants concernés rattrapent ce retard lors de l’arrêt du traitement en été ou à la fin de l’adolescence.
Mais il suffit de quelques jours pour savoir si le traitement est efficace ou pas, il faut donc juste accepter d’essayer. Le rapport bénéfice/effets secondaires est exceptionnel, nombreux sont les enfants qui, souffrant de difficultés scolaires et de problèmes de comportement, trouvent enfin un épanouissement scolaire, social et personnel.
Un autre argument souvent avancé par les détracteurs du traitement est que le méthylphénidate ne guérit pas : mais en médecine, il y a beaucoup de traitements suspenseurs et pas curatifs (ex. : anti hypertenseurs, lunettes..).
Il n’y a pas de présentation plus efficace qu’une autre (Ritaline, Médikinet, Concerta, Quazym), on ne peut pas savoir à l’avance laquelle conviendra le mieux à un enfant : il faut essayer.
Retrouvez ci-dessous le replay de l’intervention du Dr Wahl :
« TDA/H, TOP et parcours scolaires »
« Le traitement du TDA/H par méthylphénidate »
Intervention de Florence Fondriest :
« Les service sociaux et l’accompagnement d’adolescents
à comportement tyrannique »
Responsable de la Maison Des Adolescents de la Haute-Garonne (MDA31), Florence Fondriest, assistante sociale de formation ayant été responsable d’une maison des solidarité pendant 13 ans ainsi que Stéphanie L, éducatrice à la MDA31 nous présentent :
- Les missions de la MDA
- Les actions des services sociaux
La Maison Des Adolescents est un lieu d’accueil pour les ados de 11 à 17 ans composée de travailleurs sociaux (assistant(e) social(e), éducateur-rice…) où les familles viennent spontanément afin de demander de l’aide (soutien, guidance parentale…). Gérées par le département ou des associations, leurs mode de fonctionnement peut être différent d’une MDA à une autre.
Lorsqu’ils rencontrent des difficultés, les parents peuvent aussi se dirigés vers les services sociaux de leur secteur en se rendant à la Maison des Solidarité (MDS) ou à la Protection Maternelle et Infantile (PMI – pour les moins de 6 ans), ces structures sont composées d’équipes pluridisciplinaires (assistants sociaux, éducateurs, médecins, psychologues, puéricultrices…). Les services sociaux ont aussi pour mission la mise en œuvre et l’accompagnement du placement des enfants à la demande du juge des enfants.
Ils existe d’autres équipes de travailleurs sociaux, celles qui recueillent et évaluent les informations préoccupantes (IP) au sein de la Cellule de Recueil des Informations Préoccupantes (CRIP). Depuis 2020 en Haute-Garonne, des changements ont été fait afin de séparer les équipes qui évaluent les IP de celles qui entrent dans l’accompagnement social des familles.
Il faut différencier les services sociaux :
- Ceux pour lesquels la famille vient spontanément demander de l’aide ;
- Ceux pour lesquels il y a une Information Préoccupante et la famille est obligée de se confronter à une évaluation ;
- Ceux qui accompagnent la famille lorsqu’il y a une mesure judiciaire ou administrative mise en place.
Les références actuelle des travailleurs sociaux sont régies par le code de l’action sociale et des familles qui définit l’évaluation de la façon suivante :
- Apprécier le danger (ou risque) en fonctions des besoins, droits fondamentaux, état de santé, conditions d’éducation, développement, bien-être et signes de souffrance éventuel du mineur ;
- Proposer les réponses de protection les mieux adaptées en fonction de la capacité des parents à se mobiliser pour la protection du mineur, ses ressources, son environnement…
- Aide et soutien mobilisable pour le mineur et sa famille ainsi que leurs aptitudes à s’en saisir.
Dans notre problématique, Mme Fondriest nous précise que :
« La difficulté d’évaluer et de proposer un accompagnement adapté aux parents d’enfants/ados à comportement tyrannique quand on ne connait pas l’ensemble des difficultés des enfants et des parents peut être parfois contre-productif et l’on pourrait passer à côter de la (bonne) évaluation »
Intervention de Stéphanie Iannuzi :
“Parcours santé TSLA Occitanie : modèle d’organisation
et de financement des soins”
Neuropsychologue au sein d’Occitadys, Stéphanie Iannuzi nous présente le parcours de santé TSLA (Troubles Spécifiques du Langage et des Apprentissage).
Occitadys est une association créée en juin 2018 et mandatée par l’ARS Occitanie pour :
● Structurer le parcours de santé ;
● Effectuer l’épidémiologie des TSLA ;●Mission de recherche (prévention des troubles, outils pédagogique…)
● Formation
Le parcours de soins est financé par l’Assurance Maladie dans le cadre de la stratégie Nationale pour l’Autisme (2018) et du disposition de l’art.51 de l’Assurance Maladie qui permet d’expérimenter des modalités d’organisation et de financement innovante (forfait précoce).
Destiné aux enfants de 6 à 15 ans, il vient en complémentarité des Plateformes de Coordination et d’Orientation (PCO – jusqu’à 6 ans). L’entrée dans le parcours TSLA est similaire à celle des PCO (dossier, orientation, évaluation…).
Actuellement, 13 département de l’Occitanie sont entrés dans le parcours TSLA, de plus en plus de professionnels sont conventionnés. L’idée étant, à la fin de la recherche, d’étendre ce dispositif à l’ensemble du territoire.
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