Première Rencontre du
"Réseau national de Professionnels REACT"19 juin 2021
Nous avons le plaisir de vous annoncer la
1ère Rencontre du «Réseau National des Professionnels REACT»
qui aura lieu par visioconférence ZOOM le Samedi 19 Juin de 14h00 à 17h00
L’objectif de la création de ce réseau est double :
- D’une part, répondre à la demande de certains professionnels qui nous ont fait part de leur souhait de se mettre en relation avec d’autres professionnels intéressés par notre problématique et ce, afin d’avancer ensemble de façon plus efficace
- D’autre part, soutenir nos familles adhérentes dans leur recherche de solutions et pouvoir les orienter vers de professionnels formésNous sommes heureux de pouvoir compter, pour cette première édition, sur l’intervention de 5 professionnelles en lien avec notre problématique et notre association. Un grand merci à elles pour leur soutien dans cette action!
N’hésitez pas à diffuser l’information auprès des professionnels autour de vous (social, médical, éducatif…) et à les encourager à nous contacter s’ils souhaitent se joindre à nous pour cette rencontre. Plus nous communiquerons sur notre problématique, plus nous serons en mesure d’être entendus !
Nous vous attendons nombreux. On avance ensemble !
Intervention du Dr Nathalie Franc :
“La mise en place d’un programme
de guidance parentale en
Résistance Non Violente”
Pédopsychiatre du CHU de Montpellier, au sein du service de Diane Purper-Ouakil depuis 15 ans, Nathalie Franc a mis en place les groupes pour parents d’enfants à comportement tyrannique en 2016.
Elle a pu observer un décalage entre le comportement de certains enfants dans son bureau et le récit de leurs parents, mais elle se trouvait démunie jusqu’à la venue de Haïm Omer dans le service.
Il s’agit d’un profil de comportement, et non d’un diagnostic.
Les critères pour évaluer l’aspect tyrannique d’un comportement :
● L’enfant est violent verbalement et/ou physiquement
● Les parents ont peur de l’enfant et/ou de ses réactions
● Les parents décident en fonction de l’enfant
● Les parents ont honte
● Les parents ont renoncé à des choses importantes pour eux / pour l’enfant
Profil de l’enfant à comportement tyrannique :
● Violence dans le foyer
● Comportement inhibé/normal à l’extérieur
● Anxiété, besoin de contrôler
●Difficultés à gérer les émotions, besoin de les évacuer (parent punchingball)
Le problème démarre tôt dans la vie de l’enfant, notamment avec la dysrégulation émotionnelle et l’anxiété.
Au niveau de la prise en charge des enfants, la psychothérapie individuelle est peu efficace due au manque de motivation de l’enfant. Il faut donc aborder les choses au niveau familial..
La Résistance Non Violente (RNV) est une doctrine socio-politique appliquée à la famille par Haïm Omer, partant du constat qu’en tant que parent, on ne peut pas appliquer la violence nous-mêmes, mais on ne peut pas non plus ne rien faire.
La base de la RNV réside dans le fait qu’on ne peut pas contrôler l’enfant/son comportement mais on peut se contrôler soi-même.
Les devises sont :
« il faut battre le fer quand il est froid »
« l’ennemi n’est pas l’oppresseur, l’ennemi est l’oppression »,
« parler, c’est s’affaiblir »
Les grands principes de la RNV:
● Sortir du secret
● Faire des actions différées
● Prendre soin de soi
● Eviter les escalades/rester silencieux
Différentes techniques : déclaration, réseau de soutien, sit-in…
Intervention du Dr Calvet-Lefeuvre :
“la pair-aidance au sein des groupes d’habileté
parentale en Résistance Non Violente”
Pédopsychiatre au CH Marchant de Toulouse depuis 30 ans, Dr Calvet-Lefeuvre anime des groupes d’habileté parentale qui utilisent les outils de la Résistance Non Violente.
Depuis 2021, l’Association R.E.A.C.T, participe à ces groupes afin de faire de la “pair-aidance”.
Le concept de “pair-aidant” :
● terme d’origine québécoise,
● a débuté avec les groupes d’alcooliques anonymes,
● anciens patients passés par la psychiatrie,
● témoigne de son parcours
● porteur d’espoir : le rétablissement est possible
Les pair-aidants d’accompagnement parental sont eux même des parents qui sont passés par les problématiques :
● du comportement tyrannique de leur enfant/adolescent,
● du diagnostic,
● des diverses institutions qui vont jalonner leur parcours (soin, social, justice)
On s‘approche du concept de parrainage : l’expérience apporte de la crédibilité aux yeux du parent en difficulté. Cela apporte également l’espoir de vivre une vie sociale, affective, culturelle riche malgré le trouble de leur enfant/adolescent.
Les missions du pair-aidant d’habileté parentale :
● contribuer à aider les soignants à cibler les forces des parents,
● montrer aux parents qu’ils ont le pouvoir d’agir sur leurs propre vie,
● partager les informations, ressources disponibles,
● partager la résolution de problèmes,
● partager les outils principaux de la RNV
Intervention de Cécile Marnay :
“le modèle CPS : solutions collaboratives
et proactives”
Cécile Marnay est Psychologue à Amiens, elle présente le modèle CPS, utilisé notamment dans les pays anglo-saxons, pour les enfants qui ont des troubles du comportement.
Mis au point par le Dr Ross Greene, le modèle part de 5 points clés :
● Les manifestations comportementales viennent de problèmes non résolus,
● Les problèmes non résolus sont liés à un manque de compétences, et à des difficultés adaptatives,
● Les jeunes et leurs familles font de leur mieux,
● Les problèmes peuvent/doivent être résolus de manière proactive,
● Les problèmes peuvent/doivent être résolus collaborativement
Les explosions : derrière chaque crise, il y a un problème non résolu, et une compétence qui manque au jeune. La crise naît de l’incompatibilité de deux forces contraires : les attentes de l’adulte versus les compétences du jeune. On constate que des épisodes peuvent être prédits, donc on peut aussi les anticiper et les empêcher.
Les 3 scénarios :
A ● L’adulte impose ses attentes au jeune : le plus courant, mais ne fonctionne pas avec nos enfants, escalade…
B ● Résolution de problèmes
C ● L’adulte laisse ses attentes de côté – moins de conflits mais l’enfant ne progresse pas, et plus on l’utilise, plus les difficultés augmentent.
Dans CPS, on va utiliser le plan C pour mettre de côté les problèmes en attente de résolution, et le plan B est central et il permet :
● Une résolution définitive des problèmes,
● De faire acquérir des compétences au jeune, dans les domaines de la résolution de problèmes, de la théorie de l’esprit et du changement de perspective,
● A l’adulte de mieux comprendre les difficultés du jeune,
● Une amélioration des habiletés manquantes (même si ne sont jamais la cible principale)
Différentes étapes :
● Identifier les problèmes non résolus et habiletés manquantes,
● Présentation du plan B en 3 étapes :○ empathie (longue) : le jeune exprime sa vision de la situation
○ expression par l’adulte de ses préoccupations
○ résolution collaborative du problème : en cas d’échec de la solution, on revient à l’étape de l’empathie.
Intervention du Dr Caroline Duret :
“la prise en charge de parents d’enfants/ados
à comportement tyrannique”
Le Dr Caroline Duret, psychiatre, a décidé de se spécialiser dans la guidance parentale, en recevant essentiellement des parents d’enfants ayant un TDAH et/ou un TOP.
La prise en charge en groupe apporte certains avantages, puisqu’elle permet :
- De sortir de l’isolement, du secret,
- Un partage d’expérience, qui favorise la prise de conscience et la prise de recul,
- La motivation par l’exemple des autres parents,
- Le soutien par les autres parents, pendant les séances mais aussi entre les séances.
La prise en charge (PEC) individuelle permet de compenser l’absence de prise en charge de groupe, et peut démarrer rapidement. C’est une prise en charge “sur mesure” puisqu’elle permet de s’adapter au niveau :
- Des jours/heures/fréquences des consultations,
- Du contenu des séances,
- Des besoins spécifiques des parents (épisode dépressif, trouble anxieux, etc.).
La PEC individuelle permet de retracer l’histoire développementale, d’évaluer les symptômes actuels de l’enfant et de faire un point sur ses différents suivis. On peut ainsi réorienter l’enfant/adolescent vers un pédopsychiatre si nécessaire.
Au niveau du programme (en Résistance Non Violente), le fait d’être en individuel permet de faire une analyse détaillée des situations propres à la famille :
- Discussions constructives autour des désaccords entre les parents, éventuellement analyse approfondie du fonctionnement du couple co-parental pour favoriser la coopération
- Mieux comprendre les difficultés spécifiques,
- Mise en place de stratégies concrètes, pragmatiques,
- Travail sur les besoins de la fratrie,
- Encouragement à passer à l’acte : fixer objectifs, s’engager auprès du thérapeute.
- Aide pour rédiger la déclaration, mais aussi pour constituer le réseau de soutien : la thérapeute peut recevoir en consultation des membres de ce réseau de soutien.
Intervention de Raphaëlle Scappaticci :
“La formation des professionnels à la
Résistance Non Violente”
Raphaëlle Scappaticci est Dr en psychologie du développement, psychothérapeute TCC et formatrice : après 8 ans au CHU de Montpellier, elle travaille désormais à la fois au CHU de Lyon (HFME, psychologie du développement) et en libéral à Vienne (38).
En libéral :
● travail avec les parents en individuel,
● les diagnostics ne sont pas toujours posés
● si possible, consultation avec l’enfant/ado
● formation d’autres professionnels
Au CHU :
● travail avec les parents en groupe, mais stoppé depuis le 1er confinement,
● diagnostics déjà posés
● formation de l’équipe soignante
La formation des professionnels sur le terrain :
- Via les associations de formations (Neurodiff) :
– 1 à 2 jours
– programme à utiliser auprès des familles
– accessible à tous les professionnels de santé souhaitant intégrer ces outils- Via le CHU de Lyon :
– programme à utiliser auprès des familles
– programme à utiliser dans les unités de soin (HDJ, DITEP, HC)
– formation des médecins scolaires du 69, 42 et 01
– initiation journée de formation de la fondation OVE
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