Le TDAH

Trouble du Déficit de l'Attention/Hyperactivité

Le TDAH – Trouble du Déficit de l’Attention / Hyperactivité

 

 

Le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est un trouble du neurodéveloppement dont les symptômes se manifestent dans trois dimensions cliniques: inattention, impulsivité et hyperactivité.

  • L’inattention est la difficulté à maintenir son attention dans la durée, à sélectionner son objet d’attention sans se laisser distraire par des stimuli externes. Elle est au coeur du trouble, fait l’intensité de la gêne fonctionnelle et persiste dans le développement.
  • L’impulsivité se caractérise par l’incapacité à attendre pour prendre la parole ou à différer une action. Une difficulté à gérer ses émotions et à garder son calme. Il est important de distinguer entre l’impulsivité motrice (qui tend à s’apaiser en grandissant) et l’impulsivité cognitive (qui peut persister).
  • L’hyperactivité se traduit par le besoin de bouger sans cesse, parler beaucoup ou faire des bruits. L’hyperactivité est facultative et, quand elle est présente, elle peut être modérée.

Le TDAH se présente sous trois formes :

  • Mixte : le sujet présente à la fois les critères d’inattention et d’hyperactivité/impulsivité
  • Inattentif : les symptômes d’inattention sont prédominants (plutôt chez la fille et chez l‘adolescent)
  • Hyperactif/Impulsif : les symptômes d’hyperactivité-impulsivité sont prédominants (formes « classiques » chez le garçon à l’entrée au CP)

Le TDAH est le trouble le plus fréquent en psychopathologie. Sa prévalence est estimée chez l’enfant d’âge scolaire à environ 5%1 (avec 3 garçons pour 1 fille).
Le TDA/H est défini comme un mode persistant d’inattention et/ou d’hyperactivité-impulsivité qui interfère avec le fonctionnement ou le développement du patient. L’étude LIS (Lifetime Impairment Survey)2,3 conduite dans 6 pays européens a montré que les conséquences du TDAH ne sont pas limitées à la performance scolaire. C’est le fonctionnement global qui est impacté avec des difficultés d’intégration dans le groupe de pairs et conflits intra-familiaux, une faible estime de soi, des idées suicidaires, l’utilisation de substances (alcool, tabac, drogues), et l’apparition de troubles comorbides (troubles anxieux, troubles de l’humeur, opposition avec provocation voire trouble des conduites). De plus en plus, le TDAH est considéré non comme un simple trouble attentionnel mais comme le dysfonctionnement d’un système multidimensionnel d’auto-régulation (motricité, attention, émotions, motivation, sommeil, alimentation …)4

 

Le diagnostic du TDAH

Le diagnostic du TDAH étant clinique, il repose sur le recueil des symptômes auprès du patient et de son entourage. Les tests neuropsychologiques et les examens ne sont pas assez fiables ni pour affirmer ni pour écarter le TDAH car l’intensité des symptômes fluctue dans le temps et selon les circonstances.
Selon les critères du DSM-V5, le diagnostic du TDAH ne peut être établi que si l’enfant/adolescent présente 6 critères sur 9 (au moins 5 à partir de 17 ans) dans la dimension inattention et/ou 6 sur 9 (au moins 5 à partir de 17 ans) dans la dimension hyperactivité impulsivité. Le niveau de manifestation des symptômes doit être inapproprié en regard de l’âge. Les symptômes durant l’enfance doivent être présents depuis plus de six mois et survenus avant l’âge de 12 ans, se manifester dans au moins deux domaines de vie (social, familiale, scolaire, professionnel), et induire un retentissement fonctionnel.

Critères diagnostics de l’inattention :

  • Souvent ne parvient pas à prêter attention aux détails ou fait des fautes d’étourderie dans les devoirs scolaires, le travail ou d’autres activités
  • Semble souvent ne pas écouter quand on lui parle directement
  • A souvent du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux
  • A souvent de difficultés à initier l’effort, évite, a aversion, ou fait à contrecœur les tâches qui nécessitent un effort mental soutenu
  • Souvent se laisse facilement distraire par des stimuli externes (pour les adolescents et les adultes, cela peut inclure passer du « coq à l’âne »
  • Souvent, ne se conforme pas aux consignes et a du mal à terminer (aller au bout) ses devoirs scolaires, ses tâches domestiques ou ses obligations
  • Perd souvent les objets nécessaires à son travail ou à ses activités
  • A souvent des oublis fréquents dans la vie quotidienne
  • A souvent du mal à organiser ses travaux ou ses activités, à agir en routine

Critères diagnostics de l’impulsivité :

  • Laisse souvent échapper la réponse à une question qui n’est pas encore entièrement posée
  • A souvent du mal à attendre son tour
  • Interrompt souvent les autres ou impose sa présence

Critères diagnostics de l’hyperactivité :

  • Remue souvent les mains ou les pieds ou se tortille sur son siège
  • Se lève souvent en classe ou dans d’autres situations où il est supposé rester assis
  • Souvent, court ou grimpe partout, dans les situations où cela est inapproprié (chez les adolescents, cela peut se limiter à un sentiment d’agitation).
  • A souvent du mal à se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisir
  • Est souvent « sur la brèche » ou agit comme s’il était « monté sur ressorts »
  • Souvent, parle trop (logorrhée) 

Bien que le TDAH soit, avec le TOP (Trouble Oppositionnel avec Provocation), le trouble le plus fréquent chez l’enfant/adolescent à comportement tyrannique, il s’avère souvent difficile à diagnostiquer, d’autant que ces enfants arrivent à compenser leurs difficultés à l’école (en raison de leur anxiété et de leur haut niveau d’intelligence) et, de façon générale, à l’extérieur du foyer. Au-delà de ce que l’enfant/adolescent peut décrire et de ce que le milieu scolaire peut rapporter, il est aussi nécessaire d’écouter ce que la famille peut exprimer, afin de ne pas passer à côté du trouble.

 Références : 

1 – G V Polanczyk, E G Willcutt, G A Salum, C Kieling & L A Rohde. Int J Epidemiol. (2014) 43(2) : 434-42. doi: 10.1093/ije/dyt261.

2 – H Caci, M Doepfner, P Asherson, R Donfrancesco, S V Faraone, A Hervas & M Fitzgerald. Eur Psychiatry (2014) 29(5) : 316-23. doi: 10.1016/j.eurpsy.2013.10.007

3 – H Caci, P Asherson, R Donfrancesco, S V Faraone, A Hervas, M Fitzgerald & M Döpfner. CNS Spectr. (2015) 20(2) : 112–121. doi: 10.1017/S1092852914000078

4 – J Nigg. Biol Psychiatry (2005)57(11) : 1424-35. doi : 10.1016/j.biopsych.2004.11.011.

5 – AMERICAN PSYCHIATRIC ASSOCIATION. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Fifth Edition (DSM-V). Arlington, VA: American Psychiatric Association, 2013.

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